Un défi musical
Samedi 17 et dimanche 18 mars, les amateurs de belle musique s’étaient donnés rendez-vous à la MOC de Roeschwoog pour assister au concert de l’Harmonie Bord du Rhin. Comme l’an dernier, le chef avait mis au défi son ensemble de se lancer dans un genre musical peu exploité par les harmonies, comme toujours l’aventure s’est terminée en apothéose.
Dans une ambiance chaleureuse et passionnée, l’Orchestre Bord du Rhin de Roeschwoog a régalé son public avec un flamboyant programme plein de surprises. PHOTO DNA
Il est loin le temps où l’Harmonie Bord du Rhin de Roeschwoog consacrait la majeure partie de son programme à la Blasmusik, les temps ont effectivement bien changé et ce n’est pas Charles Mosser avec ses 60 ans de présence au sein de l’ensemble qui dira le contraire.
En effet, sur le logo de cet orchestre, figure le slogan « la musique amateur autrement » et ce n’est pas un vain mot. Dans son allocution de bienvenue, la présidente, Céline Offner a esquissé, entre autres, la dimension sociale et humaine amenée par une telle entreprise, où, tous ensemble, avec le chef, les musiciens s’épaulent, se soutiennent, se côtoient pour construire en commun une œuvre aboutie.
L’an dernier déjà, le chef Thierry Buchel et son adjoint Gilbert Koch, avaient mis au défi les musiciens d’aborder pleins de genres nouveaux et conclurent leur concert par une pièce de rock. Cette année, à nouveau, le challenge proposé était d’importance et difficile à relever.
L’orchestre des jeunes
Après une mise en bouche très enlevée, avec Discursum de Carlos Pellicer, se sont succédé des œuvres d’inspiration latino, mêlées de quelques autres musiques de film tel Orgueil et Préjugés de Dario Marianelli. Cette première séquence a fait la part belle aux percussions forment sollicitées lors de la brillante présentation de David et Goliath de Ferrer Ferran.
Après la pause, l’orchestre des jeunes, enrichis de cinq nouveaux éléments a donné un aperçu de son savoir-faire.
Dans la dernière partie du concert, en écho à la première partie, c’est à nouveau un morceau à connotation latino, Children of Sanchez de Chuck Mangione qui a fait l’ouverture, avant de laisser la place à des œuvres plus rock 'n' roll. Mister Toades Wild Ride, Baker Street, Get Lucky des Daft Punk ont enthousiasmé un public comptant beaucoup de jeunes. Sur scène, une grosse moto est dévoilée, une belle jeune fille aux cheveux longs et aux chaussures rouges, y prend place lascivement : pas la peine de chercher longtemps, nous sommes passés à une page plus glamour avec Harley Davidson de Serge Gainsbourg, rattaché à jamais à la personnalité flamboyante de BB.
Chevauchant une magnifique Harley Davidson, la chanteuse évoque avec brio le souvenir de BB et Serge Gainsbourg. PHOTO DNA
Dans cette dernière partie, les saxophones et les trompettes se sont payé la part du lion avec un tonitruant The Final Countdown et Hymn arrangés par le chef Thierry Buchel. Un petit clin d’œil a clore cette très surprenante soirée, avec Pas de Boogie-Woogie , popularisé par Eddy Mitchel.
Le bis, quasi obligatoire était une belle surprise, le chef a renouer avec le passé en interprétant une polka, alors que Gilbert Koch et ses rockeurs voulaient se défouler avec Higway to Hell , et comme fait exprès, l’orchestre a interprété les deux simultanément.
Traditionnellement à Roeschwoog, la soirée se termine avec la Marche de Radetzky, mais très exceptionnellement le chef à repris son mix polka-rock pour remercier un public en délire.